Portraits de pouvoir, portraits de beauté. 3/10 – Les Amis du Château de Fontainebleau

Portraits de pouvoir, portraits de beauté. 3/10

Louis XIII. Ecole de Philippe de Champaigne.

Au milieu des lambris blancs et or sculptés vers 1752 par Verberckt et Magnonais, sous le plafond à compartiments datant du règne de Louis XIII, à proximité du trône et de son dais voulus par Napoléon, apparait l’austère et magnifique portrait de Louis XIII de l’école de Philippe de Champaigne placé au-dessus de la cheminée en 1834 en remplacement de celui brulé par les révolutionnaires en 1793. Durant deux décennies, ce fut un portrait de Napoléon qui habillait cette pièce , ancienne chambre du roi, choisie par l’Empereur pour « afficher sa majesté » (Ch. Beyeler), concentrant à elle seule le passage des siècles au château de Fontainebleau.

Louis XIII est peint ici par un artiste au sommet de son art qui travaille depuis  plusieurs années pour les grands de ce monde, en particulier Richelieu qu’il représentera onze fois en habit de cardinal. Il est alors proche des milieux jansénistes, pour qui seule « l’essence des êtres » est digne d’intérêt, et comme le roi, il est habité d’une foi, profonde. Louis XIII, surnommé « Le Juste », roi soldat comme son père, soucieux d’incarner en tout la grandeur de la France apparait ici dans toute sa grave majesté, cuirassé de noir et de dentelles.  Mais au loin le paysage de facture flamande et rappelle l’amour du roi, pour la nature, adoucit l’austérité du tableau et humanise le souverain, un roi tourmenté,  sur qui pèse la lourde charge du royaume.  

H.V

Photographies : Jérôme Schwab

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mis en ligne le 26 février 2021