Lundi 9 mars 2020 (le matin).
Retrouvez Vincent Delaveau, conférencier, pour cette visite rare.
D’extérieur, l’hôtel de Lauzun ne paie pas de mine. Il glisse discrètement sa sobre façade entre celles de ses voisins du quai d’Anjou, sur l’île Saint-Louis. Manifestation du goût de l’époque – le milieu du XVIIe siècle – ou discrétion de son propriétaire sur l’importance et l’origine de sa fortune ? Sans doute les deux.
Quoi qu’il en soit, la perle est à l’intérieur. La perle, ce sont les exceptionnels salons peints et dorés, décor conçu à l’époque où Mazarin régnait sur la France, exemple de cette ampleur unique à Paris. Opulence, inventivité, théâtralité… ces trois mots résument assez bien cet intérieur de financier. Ici un petit paysage vaporeux dans un cadre de faux marbre, là une femme agenouillée sur ses pattes d’oiseau, à la voussure un éphèbe soulevant une éclatante tenture, au plafond une gracieuse Vénus à sa toilette, dans le cabinet un savant treillage de volutes orné de fleurs peintes au naturel…
Ces beaux murs furent un temps la propriété du comte de Lauzun, héros de l’une des plus rocambolesques histoires d’amour de la cour de Louis XIV. Ils furent aussi, dans les années 1840, le cadre du « club des haschischins », autour de Baudelaire, locataire d’un appartement dans l’hôtel.
Rendez-vous devant le 17 quai d’Anjou à 9 h 45.
Prix : 22 €. 15 personnes max. Renseignements et inscription au pavillon des Vitriers (tél 01 64 23 58 46). L’inscription ne sera définitive qu’à la réception du règlement.