journée avec le Président Gérard Tendron
Le château de Grosbois demeure hors du temps, préservé des atteintes et folies de la capitale pourtant si proche. Le destin de ce château fut d’abriter l’Histoire sans jamais la retenir, laissant les noms de ses illustres propriétaires se succéder en pointillé, retraçant ainsi plus de 4 siècles d’Histoire de France.

Grosbois est cité au milieu du Moyen Age lorsque le roi Philippe-Auguste le cède, en 1190, à l’abbaye saint-Victor de Paris. Les terres de Grosbois deviennent seigneurie et au XVIe siècle un certain Raoul Moreau, trésorier de l’Epargne à Paris achète une maison et quelques arpents de terre à Grosbois-le-Roi dont il dote sa fille, lors de son mariage avec le ministre des Finances d’Henri IV, en 1597. Le nouveau propriétaire, Nicolas De Harlay, est à l’origine du château actuel.
Nicolas de Harlay, Surintendant des Bâtiments du roi, imagine pour Grosbois un aménagement grandiose dont les travaux sont confiés à un certain Florent Fournier, maître d’œuvre et entrepreneur à Paris qui s’illustre sur plusieurs chantiers royaux dont ceux du Louvre et de Fontainebleau. Puis c’est Jacques II du Cerceau que l’on reconnaît dans la symétrie rigoureuse de ce plan en U enveloppant la cour d’honneur, dans le jeu des toitures qui différencie chaque espace et surtout dans ce corps de logis évidé en demi-lune que l’on retrouve à la Cour des Offices de Fontainebleau.
Ce château, après être passé entre les mains de Samuel Jacques Bernard (fils d’un richissime banquier), Chauvelin (ministre des Affaires étrangères de Louis XV), le frère du roi et futur Louis XVIII, Barras, le général Moreau, restera la propriété de la famille du maréchal Berthier durant plus de 150 ans.
Parmi les collections inestimables de Grosbois, nous admirerons le somptueux décor de fresques peintes d’Horace Le Blanc qui orne les murs et le plafond de la salle à manger. Boiseries peintes et mobilier estampillé Jacob ou Bellangé, bronze doré de Thomire, dessus-de-porte attribués à l’atelier de Boucher : les propriétaires de Grosbois ont su préserver le caractère unique de l’ensemble des collections.
Nous parcourrons rapidement le Musée du Trot qui retrace 3000 ans d’histoire des courses attelées, des Olympiades à nos jours.
Nous aurons quelques kilomètres à parcourir en car pour aller jusqu’à Champs-sur-Marne où nous déjeunerons au restaurant avant d’aller visiter le château.

En 1715, pour échapper à un séjour à la Bastille, Paul Poisson de Bourvallais, accusé de malversations financières, propose au Régent, tuteur du jeune roi Louis XV, de céder à l’Etat son domaine de Champs, composé de 2000 hectares de terre.
Après la princesse de Conti puis Charles François de la Baume Le Blanc son héritier, Louis César de la Vallière loue son domaine à la marquise de Pompadour. De cette époque, le château de Champs présente le modèle par excellence de la maison de plaisance du XVIIIe siècle si accueillante et entourée de jardins. Le château conserve de merveilleux décors rocaille, en particulier un décor de chinoiseries peint par Christophe Huet dans le salon chinois et le salon en camaïeu.
En août 1763, le duc de la Vallière vend son domaine à Gabriel Michel de Tharon, directeur de la Compagnie des Indes. La marquise de Marbeuf, sa fille, y aborde la période tourmentée de la Révolution puis l’Etat révolutionnaire récupère un château vidé de tout son mobilier.
De 1831 à 1895 le château de Champs se fait « bourgeois ». Il est acquis par Louis et Louise Cahon d’Anvers, Louis fils de banquier dont la fortune considérable permet au couple une restauration profonde du château et du parc. Ils y apportent également modernité et confort : électricité, chauffage par soufflerie, 11 salles de bains équipées de toutes les commodités comme l’eau courante ou encore le water closet à chasse d’eau !
Côté parc, celui-ci est transformé pour suivre la mode du jardin mixte. Henri et Achille Duchêne, architectes-paysagistes, créent la nouveauté en conservant une partie du jardin à la française avec ses broderies et ses perspectives. Tout autour, le parc s’échappe en jardin « naturel » ou jardin à l’anglaise.
Voyage en car. Rendez-vous à 8 h 30 gare routière d’Avon. Puis arrêts à Lorraine : 8h35 ; Paul Jozon : 8h40 ; place de l’Etape : 8h45 ; place du Général De Gaulle devant le château : 8h50. Prix : 115€. 35 personnes maximum. Renseignements et inscriptions au Pavillon des Vitriers. L’inscription ne sera définitive qu’à réception du règlement.