Retour sur la visite de l’orgue du Château (6 octobre 2022) – Les Amis du Château de Fontainebleau

Retour sur la visite de l’orgue du Château (6 octobre 2022)

Chacun peut l’entendre dans la Chapelle de la Trinité …. mais personne ne peut le voir puisque installé en retrait dans la galerie supérieure gauche.

L’endroit pouvait accueillir  à l’origine jusqu’à 60 musiciens et choristes  assis (ou entassés ?) sur  des gradins, maintenant démontés.

Cette visite à été commentée par Gérard Sablier, organiste titulaire de l’orgue de la Chapelle de la Trinité et de … qui nous a captivés par ses explications et fait de nous de véritables amateurs d’orgue !.

L’instrument a été commandé en 1772, sous le règne de Louis XV, et réalisé en 1774 par le facteur d’orgue François Henri Clicquot, facteur d’orgue du Roi et héritier d’une longue tradition, puisque son  grand-père avait réalisé l’orgue de la chapelle royale du château de Versailles en 1710, et son père l’orgue de l’église de Houdan (entre autres) dans les années 1730, parvenu intact jusqu’à nous!

Wikipédia recense pas moins de 41 orgues réalisées par François Henri Clicquot !

Cet instrument de taille modeste reste cependant remarquable par son buffet, finement sculpté, et sa capacité à couvrir tout le répertoire de la musique française ancienne, grâce à ses 3 claviers, faisant « parler » (c’est le mot employé) 3 étages de tuyauteries, à bouche et à anches, à travers 11 différents jeux, famille de tuyaux répartis sur les mêmes timbres et combinables entre eux.

Parmi eux, citons le bourdon, la flûte, le » prestant », le « cromorne… » le hautbois, etc…puis : trompette, clairon, et  cornet sur le clavier supérieur. « Extraits sonores à mn 32 »

En s’approchant de l’instrument, la première surprise vient des tuyaux de façades…. Ils sont factices dans un souci uniquement décoratif  et ne « parlent » donc pas.

Selon l’articulation, l’organiste peut donner un relief différent à chaque note, ce qui a fait dire à Jean Sébastien Bach que «pour bien jouer de l’orgue, il suffit de relever la bonne touche au bon moment », …. “et acquérir une bonne pratique de 10 ans et bien plus”, complète  Gérard Sablier , qui relève que des grands organistes comme Marie-Claire Alain ou Pierre Cochereau ont « sublimé » leur maturité de jeu à 70 ans et plus !

Le pédalier est « à la française », c’est à dire qu’il ne permet de jouer qu’avec la pointe des pieds, sans les talons comme en Allemagne, qui permettent de lier les sons entre eux.

Cerise sur le gâteau, les 2 soufflets cunéiformes, cachés dans le réduit jouxtant l’instrument, sont d’époque et paraissent néanmoins comme neufs ! Ils sont désormais alimentés par une soufflerie électrique.

 

Gérard Sablier a conclu cette visite par un petit concert, grâce auquel l’orgue de la trinité a exposé toute sa majesté.

Pour en savoir plus : Marin Mersenne vers 1630 (traité de l’orgue),  et au XVIIIe siècle dom François Bedos de Celles (L’art du facteur d’orgue).

 

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mis en ligne le 13 octobre 2022