C’est un mois empli de douceur. Le 4 novembre 1810, dans la Chapelle de la Trinité a eu lieu le baptême du fils de Louis, le roi de Hollande et de la reine Hortense, la fille de Joséphine, un prince nommé Louis-Napoléon qui deviendra Napoléon III. Plusieurs enfants des généraux de l’Empire sont associés à cette cérémonie, présidée par le Cardinal Fesch, l’oncle de l’Empereur.
Napoléon est heureux. Depuis quelques jours Marie-Louise a écrit à son père, l’Empereur d’Autriche : La présente lettre, mon cher papa, est pour vous annoncer ma grossesse ». A quelques intimes Napoléon a déclaré en se frottant les mains : Avant peu, messieurs, nous aurons, j’espère, un autre enfant à baptiser ». Et, raconte Constant, premier valet de chambre de l’Empereur : « Ces paroles de sa Majesté furent accueillies avec toute la joie qu’elles étaient faites pour inspirer…Le jardin particulier de Leurs Majestés était sous mes fenêtres et je vis plusieurs fois l’Impératrice s’y promener, souffrant des maux de cœur dont tout le monde se réjouissait «.
Napoléon, selon Metternich « est dans un état d’allégresse impossible à décrire ». Des travaux importants, commandés au début de l’année et achevés pour l’arrivée des souverains, ainsi que des livraisons de meubles, perfectionnent l’agrément de ce séjour d’automne. L’Empereur passe de longs moments avec Marie Louise, très attentif à la distraire par des divertissements quotidiens, promenades en gondole sur l’étang, spectacles, concerts et soirées. La Cour est brillante.
Mais malgré la naissance de ce fils tant désiré, le 20 mars 1811, les nuages s’accumulent et le couple impérial ne reviendra ni en 1811, ni en 1812, ni en 1813…la fin de l’Empire approche.
Hélène Verlet