“L’histoire de France vue par les peintres” : un livre publié par C. Beyeler, conservateur au château. – Les Amis du Château de Fontainebleau

“L’histoire de France vue par les peintres” : un livre publié par C. Beyeler, conservateur au château.

La SAMCF a organisé avec la librairie l’Oiseau Migrateur une dédicace-échange pour ce livre le samedi 8 décembre 2012 de 17h à 18h30.

Christophe Beyeler, conservateur du Patrimoine, chargé du musée Napoléon 1er et du cabinet des arts graphiques au château de Fontainebleau a choisi de vous présenter son livre, sur le site web de la SAMCF, sous la forme très originale d’une interview (voir ci-dessous) :

Une histoire de France qui a du souffle !

Quel est le propos de cet ouvrage richement illustré ?

Camper vingt siècles d’histoire de France en une centaine de tableaux, décortiquer  systématiquement le foisonnement des détails riches de sens, les expliciter en termes clairs tout en épousant par les mots les lignes de force de la composition, telle la fougue de Delacroix peignant La Bataille de Taillebourg.

Quel est le parti de la maquette ?

Le principe est simple : présenter sur une première double page l’œuvre peinte dans son intégralité, accompagnée d’une explication du contexte historique, puis entrer sur la deuxième double page dans le décryptage du tableau, en décodant les détails signifiants agrandis. La mise en page redouble l’effet de sens. Ainsi dans La Présentation à Louis XIV des membres de l’Académie des Sciences, majestueux tableau peint par Testelin, Louis XIV est le centre autour duquel tout est ordonné, il commande à tous et à tout, hommes comme instruments. Une sphère armillaire suspendue et, au sol, deux globes, terrestre à gauche et céleste à droite, semblent comme des satellites enrôlés dans une constellation relevant du Roi-Soleil. Le maquettiste a saisi ces détails et les a distribués tout autour du roi, pour que les sciences apparaissent gravitant autour de Louis XIV, en une constellation idéale au service du Roi-Soleil.

Où avez-vous puisé vos tableaux ?

C’est le fruit d’années de repérage sur les cimaises et dans les réserves des musées français, notamment de province, permettant quelques découvertes, aboutissant à renouveler en partie une iconographie trop souvent répétitive par facilité. Le but de cet ouvrage est clairement de faire connaître les ressources nationales enfouies sur l’ensemble du territoire – ce qui n’exclut pas ponctuellement quelques emprunts à l’étranger, New York ou Moscou.

Quel est le principal apport de cet ouvrage ?

Certains tableaux sont pour la première fois portés à la connaissance du public. Nombreux sont les tableaux étudiés et analysés de près pour la toute première fois, notamment les vaste scènes collectives dont les nombreux participants sont identifiés, de la Soirée chez Madame Geoffrin en 1755, panthéon idéal des Lumières, à L’Ouverture des Etats Généraux à Versailles en mai 1789 magnifiée par Couder.

Comment donner du souffle à vingt siècles d’histoire ?

Le rythme retenu vise à créer des effets. A cette fin, les œuvres se répondent entre elles. Ainsi, l’héritage gallo-romain est exprimé en deux temps. Il débute par le contraste entre deux civilisations : un fruste Gaulois et sa famille sont représentés au premier plan, tandis que se dresse à l’arrière-plan une orgueilleuse cité, qui donne son titre au tableau : Ville romaine bâtie aux pieds des Alpes dauphinoises quelque temps après la conquête des Gaules. L’œuvre qui suit immédiatement est une Vue de Vienne à l’époque romaine imaginée par Etienne Rey, foisonnant d’opulents édifices : une petite Rome sur les bords du Rhône.

Quelles œuvres appellent des développements sur trois ou quatre doubles pages ?

Deux œuvres sont autant d’extraordinaires arrêts sur image à quinze ans de distance. Leur rapprochement crée échos et dissonances délibérées, et reflète les chocs de l’Histoire, du déclenchement de la Révolution à l’établissement de l’Empire. L’Ouverture des Etats-Généraux à Versailles en mai 1789, telle que mise en scène par Couder, contraste avec le Sacre de Napoléon à Notre-Dame de Paris campé par David, où apparaît toute la cour impériale, dans ses contrastes et ses rivalités.

Christophe Beyeler et Dimitri Casali : L’Histoire de France vue par les peintres, Flammarion,  septembre 2012, 320 p., 107 tableaux, centaines de détails décryptés et de personnages identifiés.

 

 

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mis en ligne le 1 novembre 2012