Huit meubles d’exception 6/8 : le guéridon dit « de l’abdication de Napoléon Ier » – Les Amis du Château de Fontainebleau

Huit meubles d’exception 6/8 : le guéridon dit « de l’abdication de Napoléon Ier »

C’est un modeste meuble en acajou, d’un modèle très courant fourni par la maison Jacob-Desmalter, chargé cependant d’un destin historique puisque selon les récits des témoins présents lors des journées d’avril 1814, Napoléon signa le texte de son abdication sur cette petite table, dans ce qui est alors pour lui un cabinet de travail. Pendant quelques jours, plusieurs brouillons avaient été rédigées, l’Empereur, entouré de ses maréchaux, ayant pris le temps de la réflexion selon l’évolution militaire et politique de la situation et trois versions successives sont actuellement connues.

Dans ses Mémoires, Caulaincourt décrit l’Empereur dans son cabinet de travail, (l’actuelle petite chambre) assis à son bureau, ce qui est vraisemblable,  tandis que d’autres l’évoquent dans le salon tendu de brocart cramoisi  (ancienne bibliothèque du roi Louis XVI ) y prenant  ses repas sans trainer sur des petites tables identiques à ce fameux guéridon. D’autres mémorialistes encore mentionnent que les instructions aux plénipotentiaires furent rédigées et signées, dans bibliothèque particulière de Napoléon, située au rez-de-chaussée.  Le 5 avril, Napoléon s’entretient une partie de la nuit avec Caulaincourt, à discuter des termes de l’abdication. Le 6 avril, après avoir passé en revue la Garde et s’être fait acclamer par les soldats, il tient un dernier conseil de guerre pendant que les secrétaires s’activent à mettre au propre puis à recopier l’acte définitif que l’Empereur va signer sur ce petit guéridon avant de le lire aux maréchaux. Quelques jours plus tard, il fera ses adieux dans la Cour d’’honneur avant de partir en exil à l’ile d’Elbe.

 

Où que le guéridon ait été installée, car le doute subsiste, il fut certifié alors que Napoléon y signa l’acte d’abdication disparu depuis – il n’en subsiste que des copies. Il est aussi fait allusion à une entaille le long du plateau du guéridon, causée, disait-on, par le canif de Napoléon.

« En 1820, le comte d’Artois et le baron de Ville d’Avray, Intendant du Garde-meuble de la Couronne, donnèrent leur accord à l’apposition d’une plaque commémorative sous le plateau qui fut dès lors définitivement connu comme le « guéridon de l’abdication » (Thierry Lentz )  

 Le texte précise que « le cinq avril dix-huit cent quatorze, Napoléon Bonaparte signa son abdication sur cette table, dans le cabinet de travail du Roi, le deuxième après la chambre à coucher, à Fontainebleau ». L’erreur de date n’empêche pas l’émotion qui se dégage de ce simple guéridon.

 

Hélène Verlet

Le guéridon “de l’abdication” de Napoléon 1er

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mis en ligne le 7 janvier 2022