27 décembre 1541 Sebastiano Serlio reçoit 400 livres par an en tant qu’architecte de François Ier.
Mystérieux Serlio, dont les traces à Fontainebleau sont incertaines, fugitives. Fasciné par l’Italie, François Ier n’eut de cesse de faire venir à Fontainebleau le meilleur de ses artistes (Rosso, Primatice, Cellini…), ou de ses architectes théoriciens. Par la publication de son œuvre, « Traité sur l’architecture et la perspective » Sebastiano Serlio se fit connaitre de François Ier qui l’invita à le conseiller sur la construction et la décoration de son château. Cependant son apport reste limité, quoiqu’associé au cœur historique du château, la Cour Ovale où se dresse « le portique de Serlio », remarquable superposition de deux arcs de triomphe, dont l’attribution au maitre italien est cependant contestée, en raison des dates possibles de son séjour en France.
Les travaux de réfection du pavage de cette Cour ont mis à jour, lors de fouilles importantes conduites par l’architecte Albert Bray entre 1935 et1940, les traces de divers escaliers successifs construits sous François Ier. S’y révèle en particulier le premier, extérieur, dont le portique n’était qu’un des éléments constituants le grand escalier élevé en 1531, aboutissant à un pallier à deux niveaux ouvrant vers les appartements du souverain. Œuvre magnifique mais peu durable puisque, dès 1540, ce noble escalier accompagnant le portique fut considéré comme trop encombrant dans la cour, et détruit. Seule en demeure aujourd’hui la majestueuse mais inutile entrée.
En 1542, le Cardinal de Ferrare, Hyppolyte d’Este, proche du roi par son frère Hercule, époux de Renée de France, fit construire en face du château son hôtel particulier, le grand Ferrare, par son compatriote Sebastiano Serlio. Aujourd’hui démoli, il n’en reste qu’une porte monumentale en grès rustique à bossage, écho du mur crénelé et de la haute porte bosselée de sa demeure à Chaalis dont l’esprit italianisant se retrouve plus tard dans le portail monumental de la cour Henri IV.
Autour de la Grotte des pins, aménagée en 1542 à l’extrémité de la Galerie d’Ulysse, le rôle de Serlio reste également imprécis. Primatice et lui se partagent la paternité de cette œuvre d’influence italienne. Là aussi on discerne la « signature » de Serlio, ces gros blocs de grès rustiques, et derrière ces blocs, la forêt de Fontainebleau, toute proche.
HV